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La peur de recommencer à zéro

Dernière mise à jour : 22 avr.

En 2012, j’ai ouvert mon tout premier institut de beauté. J’étais jeune, fougueuse et déterminée. Je n’avais pas toutes les clés, pas beaucoup d’expérience, mais j’avais la foi. J’y croyais dur comme fer. Je fonçais, portée par l’envie de réussir et de faire les choses à ma façon. Et ça fonctionnait ! Les clientes étaient là, fidèles, satisfaites.

Mais derrière les sourires et les rendez-vous, l’envers du décor commençait à peser. Très vite, les ragots ont fait leur chemin. On disait que je n’étais pas diplômée — alors que c’est tout simplement impossible d’ouvrir un institut sans l’être. La jalousie face à ma réussite a réveillé une méchanceté que je ne soupçonnais pas. Et à force d’entendre des choses injustes, mon mental s’est effrité. Petit à petit, cette pression m’a rongée, jusqu’à me faire douter de moi.

Puis est arrivé un événement bouleversant: la naissance de mon deuxième enfant. Après l’accouchement, une fracture de côte et une pneumopathie m’ont forcée à m’arrêter plus d’un mois. Physiquement, je ne pouvais plus suivre. Moralement, je n’avais plus la force. Je n’avais ni l’énergie, ni les moyens d’embaucher. J’ai dû prendre une décision cruelle : fermer mon institut. À mes yeux, ces personnes qui colportaient ces ragots avaient eu raison de moi. J'avais l'impression qu'elles avaient gagné.

Je suis tombée. Vraiment. Je suis tombée dans une période sombre, faite de doutes, de douleurs, de colère aussi. J’ai perdu le goût de mon métier, de mes rêves. Je ne voulais plus entendre parler de bien-être, d’esthétique, de soins… Pour moi, c’était fini.

Mais la vie a ce don étrange de nous remettre sur notre route, parfois par des chemins détournés.

Avec beaucoup de temps, j’ai compris que ce n’était pas la fin de mon histoire. J’avais juste besoin de la réécrire autrement. J’ai découvert une nouvelle façon de pratiquer mon métier. Une façon plus libre, plus humaine, plus alignée avec la personne que je suis devenue. J’ai retrouvé le feu sacré, mais à ma manière. J’ai appris à transformer mes blessures en force, mes échecs en moteur.

Aujourd’hui, j’ai peur, oui. La peur de recommencer à zéro est présente. Mais cette peur, je la connais. Je l’ai déjà traversée. Et cette fois, je suis armée. J’ai de l’expérience, du recul, une vraie vision. Et surtout, je sais que rien n’est jamais terminé tant qu’on garde un peu de lumière en soi.

Alors si toi aussi tu doutes, si tu as peur de recommencer, de tout reprendre à zéro… sache une chose : tant que tu portes ton rêve en toi, il ne meurt jamais vraiment. Fais confiance à la vie. Elle saura te guider, même après les tempêtes.

N’oublie jamais : recommencer, ce n’est pas échouer. C’est oser croire en soi une deuxième fois.

Et parfois, la deuxième fois est celle qui change tout.



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